Par Caroline PICOU-NOLL, Thérapeute & Formatrice
Le cancer du sein : un simple dysfonctionnement cellulaire aléatoire ?
En quoi serait-il le révélateur d'un conflit de 'maternage' ?
Pourquoi le sein gauche et le sein droit réagissent-ils différemment ?
Comment le cancer du sein s'inscrit-il dans l'héritage familial ?
"Les symptômes n'ont rien de simples dysfonctionnements aléatoires; il s'agit de clés qui ouvrent un espace d’écoute, permettant d'explorer les besoins et les mémoires émotionnelles et biologiques qu’ils expriment". Caroline Picou-Noll
Cancer du sein : décodage biologique, émotionnel et symbolique.
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez les femmes. Bien que ses causes puissent être multiples et difficiles à cerner, certaines approches psychosomatiques, comme la Biologie du Ressenti®, explorent les liens entre un choc ou un besoin biologique inconscient et la manifestation d’un symptôme dans le corps. Dans ce cadre, le cancer du sein – comme tout autre maladie ou symptôme – peut être le signal d’une réponse adaptative de l’organisme face à un stress intense. Ce phénomène, que j’ai renommé 'Choc Biologique Adaptatif' (CBA) dans ma formation SOMA, reflète un mécanisme automatique par lequel le corps tente de répondre aux besoins inconscients de la personne à un instant donné, en activant des réponses biologiques spécifiques, ciblées, en lien avec la fonction de l’organe sollicité.
Le cancer du sein et le conflit du Nid
Lorsqu'un choc survient, qu’il soit physique, psychique ou émotionnel, l’organisme cherche naturellement à s’adapter. Biologiquement, le sein est un organe de nourrissage et de protection (ainsi que de séduction secondairement). Il réagirait de façon ciblée selon le lien affectif et la latéralité de la personne, incarnant par exemple un ressenti et besoin lié au maternage.
Cette mobilisation asymétrique repose sur un ancrage neurologique et biologique. Chez une femme droitière, le sein gauche incarne les tensions émotionnelles liées au maternage direct et au besoin de protéger ceux dont elle se sent profondément responsable ou envers lesquels elle ressent un attachement ou engagement profond. Ce côté du corps répond instinctivement aux besoins de soin, de proximité et de protection.
Concrètement, une maman droitière tend naturellement à "prendre au sein" son enfant ou à le porter à gauche pour lui donner le biberon. Ce geste renforce la symbolique de ce côté comme lieu de nourrissage et de maternage, ancré dans le réflexe et le ressenti. En cas de conflit intense, par exemple concernant un enfant, la mère (le lien étant bidirectionnel) une personne perçue comme vulnérable ou même un « bébé symbolique » (comme une entreprise dont elle se sent responsable), le sein gauche peut biologiser ce conflit en « accueillant » la responsabilité de soin et de protection. On parle de "conflit du Nid vide" lorsque l'enfant quitte le foyer familial. Il est important de verbaliser ce que vous vivez à ce moment là.
Le sein droit, quant à lui, répond à une fonction de maternage élargi. Il se mobilise pour exprimer une forme d’engagement affectif et de protection envers des collatéraux, des personnes avec lesquelles la patiente entretient un lien de proximité et de soutien, sans la dépendance vitale directe. Ce n’est pas simplement un soutien ou un geste social (comme le serait l'épaule ou le bras), mais une extension du rôle maternel ou 'maternant' qui s’applique à des relations affectives importantes – comme un partenaire, frère, sœur, un ami proche, ou un membre de la famille élargie – dans lesquelles elle "prend sous son aile", protège et nourrit émotionnellement. Le sein droit incarne ainsi une forme de protection et de soin affectif intense.
En somme, pour une femme droitière, le sein gauche porterait la charge des liens de protection perçus comme vitaux ou de maternage direct, tandis que le sein droit manifesterait le maternage élargi, un engagement affectif et protecteur envers des relations où elle apporte soutien, soin et proximité.
Les types de cancers du sein et leurs hypothèses de décodages affinées
1) Protection et Nourrissage.
Les tissus impliqués dans le CLI et le cancer du sein inflammatoire répondent aux besoins de protection et de nourrissage, souvent associés à des sentiments de défense, de préservation affective, ou de maternage.
Carcinome lobulaire infiltrant :
Tissu : Lobules mammaires (glandes productrices de lait)
Origine Embryologique : Mésoderme latéral, plus précisément du mésoderme viscéral (ou splanchnopleural), en lien avec les fonctions nourricières et protectrices.
Décodage : peut être associé à un conflit de nourrissage et de soutien. La personne peut ressentir une tension dans sa capacité à prendre soin de ses proches et à maintenir des liens affectifs essentiels, souvent avec une crainte sous-jacente de perte ou d’insuffisance dans ce rôle nourricier.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je ne suis pas assez présente pour mes proches." ; "J’ai peur de les perdre, qu’ils s’éloignent" ; "J’ai peur de ne pas pouvoir les protéger." ; "Je ressens un blocage dans le lien que j’aimerais avoir avec eux."
Cancer du sein inflammatoire :
Tissu : Vaisseaux lymphatiques et tissu environnant
Origine Embryologique : Mésoderme également, lié à la formation des systèmes lymphatique et immunitaire, qui répondent aux besoins de protection et de défense.
Décodage : peut exprimer un conflit de protection à tonalité vitale, lié au besoin de maternage et à la préservation de ce qui est perçu comme cher et central. Comparable au rôle des membranes protectrices (plèvre, péritoine, péricarde), les vaisseaux lymphatiques jouent ici le rôle de barrière pour défendre un espace vital. La personne peut ressentir une frustration ou une colère face à l’impossibilité de sécuriser, d'entourer comme le fait une membrane protectrice un "espace précieux et vital", déclenchant une réaction défensive dans les tissus lymphatiques.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je ne peux pas laisser passer ça ! " ; "Je dois absolument protéger ceux qui me sont chers." ; "Je me sens démunie pour les aider comme je le voudrais." ; "Je voudrais les protéger, mais je me sens limitée."
2) Transmission, Relation & Contact.
Les tissus impliqués dans la plupart des autres cancers du sein répondent aux besoins de transmission, connexion, relation et de contact. Les conflits associés touchent la communication, le lien affectif, et la réceptivité émotionnelle.
Carcinome canalaire in situ (CCIS) :
« In situ » indique que le cancer est localisé aux canaux galactophores, sans envahir les tissus voisins ; il est dit « non invasif ».
Tissu : Épithélium des canaux galactophores
Origine Embryologique : Éctoderme, associé aux fonctions de transmission, de connexion et de relation avec l’extérieur.
Décodage : Ce cancer est associé à un conflit de transmission bloquée ou inhibée. La personne peut ressentir le besoin de transmettre un soutien ou de l’affection, mais se sent empêchée de le faire, souvent par peur de rejet ou par une inhibition émotionnelle.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "J’aimerais transmettre, mais quelque chose m’en empêche." ; "Je ne sais pas comment faire passer ce que je ressens." ; "C’est comme si ce que je donne n’atteint pas son but." ; "Je ne parviens pas à faire passer ce que je voudrais leur donner."
Carcinome canalaire infiltrant :
Tissu : Épithélium des canaux galactophores, envahissant le tissu environnant
Origine Embryologique : Éctoderme, lié à la fonction de transmission, de connexion et d’échange.
Décodage : en lien possible avec un conflit de transmission envahissante, où le besoin de faire passer de l’affection ou du soutien devient intense et dépasse les limites du canal. La personne peut ressentir un besoin pressant de transmettre ce soutien de manière débordante.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je me sens envahie par ce besoin d’aider." ; "Je dois leur montrer que je suis là pour eux." ; "Je dois tout faire pour qu’ils sentent mon soutien."
Cancer du sein triple négatif :
Tissu : Épithélium de revêtement sans récepteurs hormonaux
Origine Embryologique : Éctoderme, en lien avec la fonction de réceptivité et d’échange.
Décodage : peut traduire un blocage dans la réceptivité émotionnelle. L’absence de récepteurs hormonaux symbolise une difficulté à recevoir du soutien voire de l’affection, traduisant un besoin de protection émotionnelle et de fermeture vis-à-vis des autres.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je ne peux pas accepter leur aide." ; "J’ai appris à ne pas dépendre des autres." ; "Je dois être forte et me protéger moi-même"
Cancer HER2-Positif :
Tissu : Épithélium de revêtement avec surexpression de HER2
Origine Embryologique : Éctoderme, associé à la fonction de relation et de transmission.
Décodage : en lien possible avec un conflit de surprotection et de contrôle. La surexpression de HER2 traduit une intensité émotionnelle dans le besoin de protéger et soutenir, avec une tendance à s’investir de manière excessive dans les relations pour compenser une insécurité sous-jacente.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je dois les protéger à tout prix." ; "Je suis là pour prendre soin d’eux, quoi qu’il arrive." ; "Je ne peux pas lâcher prise, ils ont besoin de moi."
Maladie de Paget du mamelon :
La maladie de Paget du mamelon est un cancer rare qui touche principalement les femmes de plus de 50 ans, généralement après la ménopause, représentant environ 1 à 3 % des cancers du sein.
Ce type de cancer affecte l’épiderme du mamelon et de l’aréole, zones de contact direct. Son apparition à cette période de vie, où des changements hormonaux et des transformations identitaires sont fréquents, peut signaler des conflits émotionnels en lien avec la proximité émotionnelle, la perception de soi et, pour certaines femmes, la fin symbolique de leur capacité nourricière, marquant une transition dans le rôle maternel.
Ce cancer révèle deux tonalités distinctes de conflits, inscrites dans le registre de la transmission et du contact, tout en intégrant des nuances liées à la perception de soi :
Conflit d’intimité et de proximité émotionnelle : Cette forme de conflit survient lorsqu'une femme éprouve une difficulté à manifester un soin nourricier ou une affection intime de manière directe. L’épiderme, en tant que tissu de contact, incarne ici le besoin d’être au contact, d’exprimer un attachement intime, ‘au sein’. Ce ressenti peut refléter une séparation émotionnelle, perçue comme une distance ou une barrière dans des relations.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je me sens séparée de ceux que j’aime."; "Il n'y a plus de lien intime comme avant." ;"Sans ce rôle de maman, je me demande qui je suis vraiment pour eux."
Conflit de séduction et de perte d’attrait : Dans un contexte de transformation corporelle et de vieillissement, certaines femmes peuvent ressentir un changement dans leur capacité à séduire ou à se sentir désirées. Le mamelon, symboliquement associé à la sensualité et à l’attraction, devient ici le lieu d’un ressenti de séparation vis-à-vis de l’image de soi. Cette perte de contact avec la séduction personnelle peut être perçue comme une distanciation d’une identité autrefois plus ou moins centrée sur l’attrait.
Exemples de ressentis exprimés en séance : "Je ne me sens plus regardée ni attractive comme avant."; "J’aimerais être perçue comme séduisante, mais c’est difficile." ;"Je me sens mise de côté dans une autre catégorie à présent ."
Ce cancer souligne la complexité des ressentis que les femmes peuvent vivre à cette période de vie, dans un besoin à la fois de continuité affective et de reconnaissance personnelle.
Singularités des cellules cancéreuses et persistance identitaire :
un paradoxe de survie.
Une cellule cancéreuse est une cellule altérée qui échappe aux mécanismes normaux de régulation du cycle cellulaire. Contrairement aux cellules saines, soumises à un cycle ordonné de croissance, division et mort programmée (apoptose), les cellules cancéreuses se multiplient de manière incontrôlée et résistent aux signaux inhibiteurs. Ce sont en quelque sorte des 'super cellules', qui ne meurent pas.
Des mutations dans les gènes de croissance et de suppression tumorale permettent à ces cellules de se diviser sans contrôle, d’envahir d’autres tissus (métastases) et même de stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins pour répondre à leurs besoins nutritifs. Cette instabilité génétique renforce leur agressivité et confère à la tumeur une sorte de « vie autonome » qui échappe aux processus habituels de régulation corporelle.
Dans cette perspective, les cellules cancéreuses (quel que soit le cancer) peuvent être vues comme la manifestation biologique d'un conflit intense lié à l'identité, au besoin de survie ou de reconnaissance, de continuité identitaire. Ce 'refus' de l’apoptose, cette absence de "programme de fin" au cœur de la cellule, semble manifester une résistance à la disparition d’une part essentielle de soi, ou un attachement inconscient de la personne à un aspect de sa propre identité, une 'part de soi' qui se refuse à être oubliée ou abandonnée. Cette réaction biologique intense répondrait au besoin de se maintenir, de se renforcer ou même de se défendre dans une période vécue comme instable ou menaçante.
Ce mécanisme adaptatif, bien que déviant sur le plan biologique, traduit un programme de défense inconscient, de "sauvegarde" d'une part de soi, activé en réponse à un conflit émotionnel de perte, d’effacement ou d’oubli de soi-même. Ce processus, bien qu'exprimant un besoin très fort de continuité identitaire, devient paradoxalement destructeur pour l'organisme. La prolifération sans fin de ces 'super-cellules' vise à protéger une part essentielle de soi, mais c'est cette même insistance biologique qui finit par mettre en danger la vie de la personne.
Hypothèse thérapeutique.
En complément des traitements médicaux, l'approche psychosomatique et notamment celle de La Biologie du Ressenti® invite le patient à explorer les ressentis et croyances qui entourent cette "part de soi" menacée, tout en restant ouvert aux nuances uniques de son vécu et de son histoire. Le suivi se voit ainsi enrichi d'une perspective plus introspective, où l'écoute de soi et l’exploration des schémas identitaires deviennent des leviers fondamentaux dans l’accompagnement de patients souffrant de cancer.
Impact des mémoires transgénérationnelles et du contexte familial en lien avec le sein.
Il est important de considérer également qu'au-delà des conflits psycho-émotionnels immédiats, le cancer du sein peut être influencé par des mémoires transgénérationnelles, des expériences ou des conflits non résolus au sein de la lignée familiale. Le corps peut ainsi répondre à des schémas émotionnels hérités (épigénétique) en reproduisant des réponses biologiques adaptées à des vécus familiaux passés, même s'ils sont devenus 'obsolètes'.
Le sein, en tant qu’organe de soin et de protection, devient un organe d’expression de souffrances ou de schémas répétitifs familiaux inconscients, souvent liés à des rôles de maternage ou de soutien affectif profondément inscrits dans les lignées. Les personnes peuvent ainsi ressentir la responsabilité de maintenir le soutien familiale ou de répondre aux besoins affectifs de leur entourage, même si cela se fait au détriment de leur propre bien-être.
Ces attentes familiales, en lien avec le soin et le soutien, peuvent se traduire par des ressentis tels que : "J’ai l’impression de devoir subvenir aux besoins de tout le monde, comme on l’a toujours fait dans ma famille." ; "Je me sens responsable de prendre soin des autres, même si ça me coûte." ; "C’est comme si mon rôle était de protéger et d’apporter du réconfort, sans possibilité de m’en défaire" ; "Je sens que je porte un poids qui n’est pas le mien, comme si c’était inscrit dans ma famille de toujours soutenir les autres."
En se manifestant dans le sein, organe symbolique du maternage au sens large, ces ressentis peuvent traduire une loyauté familiale inconsciente profonde : le besoin de perpétuer des rôles de protection, de soutien et de présence inconditionnelle pour ses proches.
Conclusion : Vers une nouvelle lecture de la maladie à travers le décodage biologique, émotionnel et symbolique du cancer du sein.
Le cancer du sein, dans cette perspective intégrative, apparaît comme bien plus qu’un dysfonctionnement isolé. Cette lecture invite à porter un regard plus nuancé sur la manière dont notre histoire personnelle et familiale pourrait s'inscrire, souvent silencieusement, dans notre corps.
Plutôt que de nous figer dans des certitudes, cette vision ouvre une porte : celle d’une exploration de soi où il est possible d’interroger le non-dit, de déceler les attachements inconscients, et de reconnaître les besoins encore vifs. Dans cette démarche, le suivi médical s’accompagne d’un travail intérieur qui permet d’alléger, d’entendre et peut-être même de transformer certains ressentis et ouvrir la voie vers un retour à l'équilibre et à la santé.
Pour prolonger cette réflexion, l’article à venir, "Les mémoires du sein : cancer, héritages transgénérationnels et microchimérisme", approfondira ces résonances invisibles de nos lignées et les mémoires cellulaires que nous portons.
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